La plupart des aquariums de dimensions
standard sont éclairés par le biais d’une
galerie intégrée à l’aquarium. Elle
contient un ou plusieurs tubes fluorescents selon sa taille.
Quand le bac est vendu tout équipé, les fluos
sont présents mais la qualité n’est pas
souvent au rendez-vous. Les fabricants y mettent des fluos de
base puisque de toute façon, ils ne savent pas ce que
le futur acheteur va faire de ce nouveau bac.
Pour une utilisation en aquarium planté, il est, en
pratique et sauf exceptions, nécessaire de changer
ces fluos. L’achat tout équipé n’est
pas dans ce cas une bonne affaire. Question éclairage,
il vaut mieux choisir le sur mesure. Et pour ne rien arranger,
ces galeries ne sont pas modulables et ne permettent pas d’ajouter
un fluo supplémentaire, vital quand il s’agit
d’atteindre la valeur recommandée pour une plantation
luxuriante (1 W pour 2 ou 3 l). C’est pourquoi certains
aquariophiles – avertis ou plutôt intéressés
par des bacs bien plantés – se sont tournés
vers des aquariums cuves nues. Puis ils se sont équipés
en sur mesure de systèmes ballasts extérieurs
et de fluos appropriés.
En aquariums peu voire pas plantés, les galeries d’éclairages
ne sont pas un mauvais achat puisque le nombre de fluos convient
et que ceux d’origine, souvent de type « lumière
de jour », suffisent. Cependant, pour un meilleur rendu
des couleurs ou pour mettre en valeur certaines colorations,
il est intéressant d’utiliser d’autres
tubes.
Face à ce constat, il est indispensable de connaître
les propriétés de chaque fluo. Malheureusement,
selon les fabricants, les données ne sont pas les mêmes
et il est difficile de comparer. Nous pourrions utiliser les
mots CRI, lumens, lux, etc. pour parler des différentes
lumières produites mais ce vocabulaire technique n’est
pas très parlant pour tout un chacun. Et puis ces valeurs
ne sont pas inscrites sur les emballages. Nous avons donc
fait le choix de distinguer les fluos vendus comme source
de lumière bénéfique aux plantes et les
autres, tout en indiquant leurs plus grandes spécificités.
Les fluos pour les plantes
Les aquariophiles considèrent généralement
que les tubes qui font pousser les plantes émettent
une lumière rose. En réalité, la lumière
que nous percevons n’a pas grand-chose à voir
avec les besoins des plantes. Cette confusion provient du
fait que les longueurs d’ondes émises dans les
roses et les bleus sont connues pour favoriser l’assimilation
chlorophyllienne. Ces fameuses longueurs d’ondes sont
une des données les plus facilement accessibles par
les aquariophiles puisque le spectre (qui regroupe toutes
les longueurs d’ondes émises) figure souvent
sur les emballages des fluos). Ainsi, il est facile en observant
la courbe d’émission d’en déduire
les productions en longueur d’ondes. Les tubes qui émettent
dans les roses et les bleus sont couramment dits « horticoles
». Cette dénomination, nous avons choisi de l’utiliser
précaution car, après tout, un fluo qui émet
un spectre complet et qui possède un bon rendu des
couleurs fait tout aussi bien (voire mieux pour certains)
pousser les plantes. C’est le cas des tubes triphosphores
complets. Ce sont tous d’excellents fluos qui non seulement
ont un bon rendu des couleurs mais favorisent la pousse des
plantes.
Conseils à l’achat
Il faut savoir que mis à part les fluos triphosphores,
les tubes dits « horticoles » (émettant
dans les roses/bleus) ne s’utilisent pas seuls. Il faut
les coupler avec des fluos dont les longueurs d’ondes
émises insistent sur les jaunes et les verts pour contrebalancer
leur rendu des couleurs rosâtres. Exceptionnellement,
on peut utiliser un fluo « rose » en éclairage
unique – le Gro-lux par exemple – pour des bacs
nécessitant un éclairage faible (Anabantoïdes
ou Killies).
A signaler le cas particulier du Biolux de chez Osram qui
produit un spectre complet, un bon rendu des couleurs et une
température de couleur correcte. C’est un fluo
peu distribué dans le circuit classique des aquariophiles
mais qui satisfait beaucoup de passionnés d’aquariums
plantés.
Les tubes « lumière du jour »
L’appellation « lumière du jour »
ou « daylight » est tout aussi mal utilisée
que la dénomination fluo « horticole ».
Disons pour simplifier que le marché aquariophile propose
des fluos à coupler avec les fluos roses pour obtenir
avec cette combinaison un éclairage parfait pour les
plantes mais aussi pour les poissons. Le tout doit aussi satisfaire
le confort visuel de l’aquariophile.
Depuis quelques années, il existe un grand choix de
fluos appelés couramment blancs ou jaunes par les vendeurs
– qui ne sont plus simplement des tubes « lumière
du jour » mais qui dispensent un éclairage spécifique
selon l’ambiance voulue. Le fluo « lumière
du jour » n’est plus seulement une lumière
complémentaire pour bacs plantés. Certains permettent
d’obtenir des lumières tropicales, spécialement
amazoniennes ou encore pour les aquariums de Cichlidés
africains. On trouve même des tubes « couleur
lumineuse comme un matin d’été ».
Il n’est pas facile de s’y retrouver.
Conseils à l’achat
Quand un fabricant conseille de coupler tel fluo avec un
autre au sein de la même marque, il faut appliquer ce
conseil car ces fluos ont été conçus
pour fonctionner ensemble. Le panachage avec une autre marque
est trop aléatoire – faute de données
techniques très précises – et peut se
révéler catastrophique pour la croissance des
plantes. Certaines explosions d »’algues ont aussi
pour origine une combinaison de fluos inadéquate.
Pour des aquariums de poissons seuls, on choisit des fluos
selon leur rendu et leur température de couleur en
fonction de l’ambiance que l’on veut restituer.
Il faut prendre garde à ne pas perdre de vue l’aspect
naturel. Par exemple, un bac biotope de discus ne contenant
pour tout décor qu’un enchevêtrement de
racines doit recevoir un éclairage tamisé et
non une lumière vive comme à midi sous les tropiques
!
Actuellement, on ne peut plus conseiller comme avant deux
fluos « horticoles » pour un tube « lumière
du jour » en bac planté tant les tubes ont évolué.
On agit selon les conseils du fabricant pour les combinaisons
au sein d’une même marque ou on choisit d’éclairer
uniquement avec des triphosphores complets indiqués
dans le tableau de fluos pour bacs plantés.
Autour des fluos
Il existe un grand choix de systèmes électriques
complets pour équiper ses fluos lorsque l’on
ne possède pas de galerie intégrée sur
son bac ou si on choisit délibérément
de s’en passer. Le grand avantage des kits externes
est de pouvoir installer les ballasts à l’extérieur
de l’aquarium. Ces pièces chauffent beaucoup
et en été contribuent à augmenter la
température de l’aquarium. Ils autorisent aussi
de mettre autant de fluos qu’on le désire et
évidemment que la surface de l’aquarium peut
recevoir. En revanche, ces systèmes augmentent le nombre
de fils électriques qui circulent autour de l’aquarium.
Il faut aussi penser à s’équiper de réflecteurs
pour les fluos car si les galeries en possèdent, les
kits ballasts ne comprennent que l’appareillage électrique,
starter et ballast.
Un autre problème concerne la sécurité
car la qualité des douilles qui s’emboîtent
sur les fluos est très variable. Une vigilance s’impose
car comme ces fluos « se baladent » sur la face
ouverte de l’aquarium (parfois non couverte d’une
plaque de verre) il arrive lors d’une intervention que
des tubes tombent dans l’eau. Plus simplement, l’aquariophile,
les mains humides, veut déplacer un fluo allumé
et se prend un coup de jus pour cause de douilles mal isolées.
Conseils à l’achat
Il n’y a pas de petites économies avec la sécurité,
alors utilisez des kits ballasts munis e vraies douilles étanches
et non de simples embouts en caoutchouc. Les douilles étanches
aux normes se vissent et possèdent un joint. Des kits
ballasts équipés de ces douilles existent maintenant
sur le marché aquariophile.
Les projecteurs
A partir d’une hauteur d’eau de plus de cinquante
centimètres ou lorsque le bac ouvert laisse échapper
des plantes, la solution d’un projecteur extérieur
est retenue. Actuellement, on al e choix entre les ampoules
HQL et HQI. Cette dernière à une qualité
de lumière produite bien meilleure que pour les HQL,
traditionnellement utilisées. Toutes deux s’allument
progressivement. Elles mettent plusieurs minutes avant d’atteindre
leur pleine lumière.
Les lampes à vapeur de mercure dénommées
HQL produisent une lumière qui plaît aux plantes
mais qui n’a pas un bon rendu des couleurs. Elles ont
déçu un grand nombre d’aquariophiles à
cause de leur teinte jaunâtre. En les couplant avec
des fluos bleus, on les « arrange » un peu mais
comme souvent les projecteurs sont utilisés pour des
bacs ouverts, en mettant des fluos supplémentaires,
on se crée une source de problèmes. Il est difficile
de les fixer harmonieusement et de faire disparaître
les fils. Pour l’aquariophile, il existe le projecteur
Flora Set (Osram) disponible en 80 et 125 W, de couleur noir
ou blanc, à fixer en suspension ou contre un mur. Denerle
propose aussi une ampoule Trocal HQL Super de Luxe dans les
mêmes puissances.
Les lampes HQI, utilisées au départ en eau
de mer, ont rapidement intéressé les aquariophiles
amateurs de bacs très plantés. En effet, elles
cumulent deux avantages : une grande luminosité qui
convient à la croissance des plantes et un bon rendu
des couleurs. Le choix en ampoules et en types de projecteurs
est aussi plus important. La puissance varie aussi. Il est
possible de trouver facilement dans le commerce des lampes
allant de 70 à 400 W alors que les HQL sont limitées
à 80 et à 125 W. Pour les aquariums plantés,
on préconise des ampoules autour de 5000 ou 6000 K
plutôt que les températures assez froides utilisées
actuellement en aquarium récifal.
Les correspondances
A chaque puissance en watt correspond une taille de tubes
fluorescents. On obtient approximativement les valeurs ci-dessous
:
8 W |
30 cm |
14 W |
35 cm |
15 W |
45 cm |
18 W |
60 cm |
30 W |
90 cm |
36 W |
120 cm |
38 W |
105 cm |
58 W |
150 cm |
Par Catherine David B.
Aquarium Magasine n°180
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