Les poissons
  Généralités sur l'anatomie du poisson  

Le corps d’un poisson, dont les attributs fondamentaux sont les nageoires, est essentiellement adapté à la vie subaquatique et revêt des formes extrêmement variées. La forme de la tête et celle du corps sont toujours étroitement liées au modes de vie de l’animal dans son biotope naturel : un poisson vivant sur – ou près – du fond n’a pas la même forme que celui qui évolue en pleine eau et en plein courant. La forme générale du corps est très variable, la plus courante étant la forme allongée, fusiforme, profilée pour la nage, qui atteint la quasi-perfection chez les requins de pleine eau, dits pélagiques.

La tête

Plus ou moins volumineuse selon les espèces, la tête comprend les yeux, parfaitement adaptés à la vision subaquatique, les narines et les branchies, organe respiratoire protégé par un opercule. La bouche, dont la forme varie selon les espèces et leur mode d’alimentation, porte parfois sur les lèvres une ou plusieurs paires de barbillons, organes sensoriels très sensibles permettant à nombre d’espèces de trouver leur nourriture.

La bouche est implantée à l’avant de la tête selon trois positions types :

-Elle est supérieure ou supère, c'est-à-dire orientée vers le haut, chez ceux qui se nourrissent de petits insectes à la surface ;

-Elle est terminale chez les prédateurs chassant en général en pleine eau ou à l’affût ;

-Elle est inférieure ou infère, c'est-à-dire orientée vers le bas, chez les poissons qui broutent les algues et se nourrissent d’organismes de fond.


Les différentes nageoires

Normalement les poissons sont dotés de six nageoires nommées nageoires paires et impaires. Parmi les premières, les nageoires pectorales, situées essentiellement sur les flancs, correspondent aux membres antérieurs, tandis que les pelviennes sont placées en position inférieure à proximité de la tête. A ces nageoires paires s’ajoutent les nageoires impaires telles que la ou les dorsales, l’anale, et la caudale qui joue le rôle de gouvernail. Chez les poecilidés, la nageoire anale du mâle est modifiée en un organe d’accouplement, le gonopode.


Les sens

La vue est en général très développée ; les yeux placés latéralement sont dépourvus de paupières. Cette disposition permet un cham de vision qui peut atteindre 300°.

L’odorat est important et, à l’exception des lamproies, tous les poissons possèdent une ou deux paires de narines qui leur permettent de détecter les proies.

Le goût est bien développé, aussi est-il important d’offrir une grande diversité de nourriture.

Les organes du toucher existent également. Ils sont d’abord représentés par les nageoires pectorales modifiées en de fins filaments très sensibles au contact, et par les barbillons situés autour de la bouche qui ont en réalité deux rôles, l’un gustatif et l’autre tactile.

Par contre l’audition au sens strict n’existe pas chez les poissons, ce sens étant remplacé par une perception des vibrations. La plupart des espèces possèdent à cet effet une ligne longitudinale appelée ligne latérale, située de chaque côté du corps, parfois très visible comme chez les poissons rouges, ou parfois masquée. Cette ligne est constituée de petits orifices communiquant avec un canal situé sous la peau, bordé de cellules sensorielles en relation avec le système nerveux, et enregistrant la moindre variation de pression de l’eau à son niveau. C’est pourquoi il ne faut jamais taper sur la vitre d’un aquarium, car l’onde de choc ainsi produite est immédiatement ressentie par les poissons, créant un stress parfaitement inutile et désagréable pour les animaux.

Les écailles sont insérées obliquement dans la peau du poisson, elle-même recouverte d’un mucus parfois abondant. L’ensemble protège le poisson, et évite la pénétration d’organismes responsables de maladies. Un poisson doit donc être manippulé avec précaution, jamais directement avec les mains, afin de conserver cette protection.


La coloration

Très variable d’une espèce à l’autre, elle l’est aussi au sein d’une même espèce. En effet, elle peut changer au cours de la journée en fonction des circonstances et des « états d’âmes » du poisson : camouflage, intimidation, agression, reproduction ou stress. De plus, elle est souvent plus vive chez le mâle que chez la femelle, et différente entre un juvénile et un adulte.


La respiration

L’eau pénètre par la bouche du poisson, traverse les branchies puis est expulsé par les mouvements réguliers de l’opercule. Les branchies sont des organes très richement irrigués par le sang, d’où leur couleur rouge vif ; à leur niveau, l’oxygène dissous passe dans le sang à travers une fine membrane, tandis que le gaz carbonique suit le chemin inverse. Elles sont toujours baignées d’eau et, à de rares exceptions près, les poissons émergés meurent rapidement par asphyxie.


La vessie natatoire

La plupart des espèces possèdent une petite poche remplie de gaz, appelée vessie natatoire, relié à l’intestin ou parfois isolée. Cet organe joue le rôle de ballast, évitant ainsi au poisson de couler. Bien mieux que les nageoires, c’est elle qui permet au poisson de se stabiliser entre deux eaux. On utilise le même système en plongée en gonflant plus ou moins son gilet stabilisateur en fonction de la profondeur.


Les relations intraspécifiques

On appelle relations intraspécifiques l’ensemble des relations qui régissent les rapports des animaux d’une même espèce, qu’elle soit grégaire ou non.

Le comportement social diffère énormément d’une espèce à l’autre. Beaucoup acceptent la vie en groupe, et certaines ne peuvent pas s’en passer, comme les barbus et nombre d’autres. Il existe des partenaires tellement fidèles que la disparition de l’un peut entraîner la mort du survivant.

Certains développent une forte agressivité intraspécifique, comme quelques cichlidés, pouvant conduire à la mort des plus faibles. Cette agressivité, très accentuée dans un aquarium trop petit, est souvent liée à un phénomène de territorialité. On pourra envisager une cohabitation dans un aquarium assez grand pour permettre l’établissement de plusieurs territoires.


Les relations interspécifiques

Par opposition aux relations intraspécifiques, les relations interspécifiques concernent le comportement d’une espèce par rapport à un autre.

Les relations interspécifiques sont généralement aussi bonnes, et souvent meilleures, que les relations intraspécifiques. Seuls les poissons les plus territoriaux n’acceptent pas les autres espèces.

Il faut cependant se méfier des espèces carnivores qui risquent de prendre pour des proies leurs compagnons d’aquarium. Cela est évident pour des prédateurs réputés, comme le piranha, mais reste vrai pour le scalaire, par exemple, qui représente un danger pour les jeunes néons.